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Difficile, lorsqu'on est une entreprise polluante, d'échapper au radar de Greenpeace. L'association, qui dénonce les pratiques contraires à l'environnement à grand renfort de campagnes virales, s'attaque aujourd'hui à Volkswagen. Elle lui reproche d'avoir basculé du « côté obscur » et de bloquer le passage de loi destinées à réduire les émissions de gaz à effet de serre en Europe.L'attaque débute avec un spot parodiant la dernière publicité du groupe dans laquelle un apprenti Dark Vador pense user de ses pouvoirs démoniaques pour faire démarrer la voiture de son père. Dans la version Greenpeace, l'Alliance ne compte pas se laisser faire et s'invite pour détruire une Etoile de la Mort incarnée par l'Empire Volkswagen.Mais que reproche au juste Greenpeace à Volkswagen ? Premier grief énoncé : le financement de lobbies à hauteur de millions d'euros chaque année dans le but d'empêcher l’Europe de passer à un objectif de 20 à 30 % de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre, d’ici à 2020. Seconde revendication de l'association, que Volkswagen, premier constructeur automobile européen, s'aligne sur des normes énergétiques plus strictes et cesse surtout de faire pression contre leur adoption à l'échelle européenne. « L’empreinte carbone de Volkswagen est telle que le moindre changement apporté à sa flotte par le constructeur aurait des effets considérables sur l’ensemble des émissions des véhicules au niveau européen. Mais à ce jour, bien que le Volkswagen affirme vouloir « montrer l’exemple », le groupe affiche de bien piètres résultats », dénonce Greenpeace. Troisième problème soulevé, celui du greenwashing ; selon Greenpeace, Volkswagen a beau revendiquer vouloir devenir un constructeur « vert », ses modèles les plus économes en terme de consommation de carburant ne représenteraient que 6% de ses ventes. « Depuis des années,Volkswagen s’emploie à détourner l’attention de ses performances environnementales médiocres en développant des prototypes « super efficaces », qui finissent plus souvent dans les titres des journaux que dans les usines de production », dénonce le rapport. « Reste à voir si Volkswagen se décidera un jour à commercialiser des véhicules véritablement économes en carburant sur le marché de masse, et à décliner les technologies BlueMotion sur l’ensemble de sa flotte ». L'association lui demande ainsi d'adopter un plan pour que l'ensemble de son parc roule sans pétrole d'ici 2040. On imagine que ce sera difficile : Greenpeace rappelle en effet que Volkswagen compte parmi ses actionnaires Qatar Petroleum, la compagnie pétrolière nationale du Qatar.
.« En n’aidant pas l’Europe à réduire ses émissions de CO2, VW menace notre planète…Rejoignez la rébellion. » Voilà le message de par Greenpeace diffusé dans la parodie de publicité Volkswagen. Cette vidéo a été réalisée par l’association écologiste dans le cadre d'une campagne d’information, soigneusement documentée et très bien ficelée en terme de communication. Une action plus percutante que la maladroite campagne contre le Koleos qui s’attaque cette fois au premier constructeur automobile européen, lequel envisage d’ailleurs de devenir numéro un mondial d’ici à 2018.Malgré l’image écologique que cherche à véhiculer Volkswagen, Greenpeace rappelle d’abord dans un rapport détaillé que les modèles les plus économes en carburant constituaient à peine 6% des ventes du groupe en 2010, tandis que 26% des modèles avaient des émissions supérieures à 160g/km. Mais le principal grief concerne l’activisme du groupe sur la commission européenne pour limiter le champ d’action des directives visant à limiter les émissions de gaz à effet de serre. Greenpeace révèle ainsi que « le 26 janvier 2007, la firme Volkswagen s’est associée à d’autres constructeurs automobiles allemands pour envoyer une lettre aux commissaires européens, leur demandant de reconsidérer les propositions visant à imposer un objectif contraignant maximum de 120 g de CO2 par km pour les nouvelles voitures vendues en Europe d’ici à 2012». Selon les constructeurs, un tel objectif n’était « pas réalisable d’un point de vue technique », et aurait constitué une « intervention politique et industrielle massive, au détriment de l’industrie automobile européenne dans son ensemble». La commission a finalement retenu un objectif de 95g/km pour 2020 avec des modalités d’application qui restent à préciser.Refuser des objectifs écologiques pour éviter "la désindustrialisation de l'Europe"Greenpeace met aussi en cause la position plus récente de Volkswagen sur un autre dossier. L’Union Européenne s’est en effet engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 20 % d’ici à 2020 par rapport aux niveaux de 1990, tous secteurs confondus. Les gouvernements des États membres examinent actuellement la possibilité de passer à un objectif de réduction de 30 % et plus de 90 grandes entreprises ont apporté leur soutien à ce nouvel objectif. Mais Volkswagen ne l’entend pas ainsi. Dans un courrier daté du 1er février 2011, le groupe expliquait à Greenpeace son désaccord avec l’objectif de réduction de 30 % et affirmait qu’il « menacerait les emplois et entraînerait la désindustrialisation de l’Europe ». Une position réfutée par l'association écologiste qui avance « les conclusions d’analyses menées par de nombreux organismes reconnus : une revalorisation de l’objectif européen pourrait notamment créer des emplois, renforcer les investissements et entraîner une hausse du PIB ».